Dans un récit, une histoire racontée, le dialogue se construit sur la base d’un échange, d’une conversation entre un ou plusieurs personnages. Cependant, il peut être utile d’ajouter des informations sur la pensée du personnage en rapport avec un sentiment ou une situation.
Le cas classique est celui dans lequel un personnage parle à un interlocuteur sans l’interpeller directement. On se retrouve en générale dans un cheminement permissif et/ou libérateur.
Illustration :
Le procédé utilisé pour exprimer la pensée d’un personnage découle donc de
-l’orientation que l’on souhaite donner au texte mais également
-des priorités dans l’histoire,
-de l’importance relative des différents personnages et finalement
-de ce qui compte le plus pour l’auteur, de ce qu’il a voulu partager avec ses lecteurs.
Dans le roman Le diable l’emporte toujours, l’élaboration de la pensée du personnage d’Erine dans les première pages s’effectue sous la forme d’une toute première conversation en monologue. Ainsi, on peut lire en page 10 : « Heureusement rien de dramatique, pas de repassage de dernière minute. » au milieu de phrases descriptives d’actions quotidiennes invitant à se mettre à la place du personnage. Erine est préssée, prise par le temps et par un contre-temps inhabutuel.
Puis, en page 13, c’est un message enregistré qui projette le lecteur dans sa routine du matin pour se réveiller en pleine forme. Le procédé utilisé permet de garder une distance, tout en entrant peut à peu dans les activités et la vie de ce personnage au fur et à mesure de la lecture. Afin de conserver un positionnement d’observateur bienveillant sur ce qui va se passer.
Si l’auteur avait voulu donner une orientation différente. Sans doute que l’ériture sous la forme du dialogue monologue aurait été plus développée. Par exemple : »Heureusement pour moi, il n’ya a là rien de dramatique. Je n’ai pas de repassage de dernière minute à réaliser pour cet ensemble. »
C’est donc à chacun de poser ses fondations, de garder le cap et de le faire partager à ses lecteurs.
